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SELON UNE ENQUÊTE JOURNALISTIQUE RENDUE PUBLIQUE HIER
Bukanga Lonzo : "La débâcle est due à l’arrêt brusque du financement du projet"
mardi 26 janvier 2021

*Cette étude appelle un audit international et invite le président Félix Tshisekedi à s'approprier ce projet.

"Il semble évident que le projet du parc agro industriel de Bukanga Lonzo ne s'est pas écroulé à cause de prétendus détournements ou à cause de la supposée mauvaise qualité de son sol. L'arrêt brusque de son financement en est la cause principale. Ceci ne veut pas dire que la gestion de ce projet était exempte de tout reproche. Si faute il y a dans le management de ce projet, celle-ci n'est pas de nature à provoquer son écroulement".

C'est la conclusion tirée d'une enquête menée par quatre journalistes congolais, à savoir Israël Mutala, Bienvenue Bandala, Eric Tshikuma et Rachel Kitsita. "Débâcle du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo : causes, responsabilités et perspectives", tel est l'intitulé de cette enquête de plus d'une quarantaine de pages présentée au cours d'une conférence de presse tenue hier lundi 25 janvier.

PRES DE 153 MILLIONS USD DECAISSES

L'étude précise que sur le coût global d'investissement évalué à 520 millions USD, à débloquer sur 10 ans, période prévue pour que ce projet atteigne sa maturité, seulement près de 153 millions $ ont été décaissés.

"Alors que le projet était en pleine expansion et commençait déjà à produire du maïs, le gouvernement, en février 2017, a pris la décision fatale d'arrêter tout financement, pourtant encore indispensable", a indiqué Rachel Kitsita.

L'un des enquêteurs, Israel Muatala, directeur général de 7SUR7.CD, a fustigé l'absence de volonté politique, mieux la faible appropriation de ce projet par l'élite politique congolaise.

VIVEMENT LA RELANCE DE BUKANGA LONZO

Il pense que la loi sur la Zone de libre-échange africaine (ZLECAF) qui vient d'être votée à l'Assemblée nationale donne encore de la pertinence à la question de la relance du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo. Car, tel dans un véritable rendez-vous de donner et du recevoir, la RDC doit se montrer compétitive dans cette nouvelle donne en exportant des produits de qualité, notamment les produits alimentaires.

Répondant à une question, Eric Tshituka a précisé que cette enquête a été réalisée à l'initiative et sur financement propres des journalistes impliqués. Tout en encourageant les autres journalistes congolais à faire de même, il a annoncé une autre étude à venir sur un sujet d'intérêt national.

Au-delà de l'hypothèse de la mauvaise gestion, cette étude basée sur des données factuelles a aussi balayé d'un revers de la main la théorie très répandue selon laquelle l'effondrement du projet Bukanga Lonzo serait dû à la mauvaise qualité du sol de ce site.

LES ETUDES PREALABLES SUR LE SOL MENEES

Israël Mutala a affirmé que les études pédologiques préalablement menées ont établi que sur les 80.000 hectares que compte le site de Bukanga Lonzo, 53.000 sont arables. "C'est en fonction de cette étude qu'une stratégie de fertilisation a été définie", a-t-il ajouté.

Revenant sur la responsabilité indirecte de Matata Ponyo, alors Premier ministre, l'enquête a précisé que la gestion quotidienne du projet Bukanga Lonzo a plutot été confiée à la société Africom qui a été coiffée par le comité de pilotage composé de quatre ministères sectoriels.

"Le premier ministre Matata est indexé pour sa responsabilité indirecte par l'IGF. Par ailleurs, plusieurs experts comptables interrogés sur la notion de la responsabilité indirecte ou intellectuelle sont formels sur le fait que cette notion est très discutable. Soit on est responsable, soit on ne l'est pas. Ils reprochent à ce rapport de l'IGF l'absence de preuve alors que les actes de détournement sont facilement repérables", souligne l'étude.

UN AUDIT INTERNATIONAL

Parlant des allégations de détournement et de surfacturation, cette enquête journalistique rappelle le rapport d'audit de juillet 2016 du cabinet Ernest and Young (EY) qui a conclu à la sincérité et à la régularité des états financiers du projet Bukanga Lonzo.

Contrairement à la somme de 285 millions USD avancée par l'inspection générale des finances (IGF), le ministère des Finances et la Banque Centrale du Congo (BCC) approchés par les enquêteurs ont, rélévés bancaires à l'appui, affirmé n'avoir décaissé que près de 153 millions de dollars américains.

Au terme de cette enquête journalistique, les auteurs ont plaidé pour la relance du projet Bukanga Lonzo. Ils recommandent, pour ce faire, qu'un audit international soit diligenté pour améliorer la gouvernance de ce projet salutaire.

FATSHI APPELE A S'APPROPRIER CE PROJET

"Encore faudrait-il que le président Félix-Antoine Tshisekedi, lui qui prône la revanche du sol sur le sous-sol afin de lutter contre la famine qui touche plus de 21 millions de Congolais s'approprie ce projet", a conclu l'étude.

Dans son discours devant le congrès en décembre 2019, le président Félix Tshisekedi a déclaré qu'il était inacceptable qu'avec 80 millions d'hectares des terres arables et 40 millions d'hectares des terres irrigables, que la RDC puisse continuer d'importer plus de 95% des produits pour la consommation de sa population.

Cette enquête journalistique a été menée durant quatre mois. Elle a porté sur les entretiens avec les responsables impliqués, la lecture des rapports d'audit, l'analyse des relevés bancaires et autres pièces et la descente sur terrain pour un état de lieux.

Rappelons que pour recouvrer sa souveraineté alimentaire, soulager la balance de paiement et diversifier l'économie en faisant de l'agriculture le pilier de son éveil économique, le gouvernement congolais a lancé, en 2014, le projet du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo dont le coût d'investissement a été chiffré à 520 millions usd. Après y avoir injecté près de 153 millions des fonds publics, le projet s'est arrêté en 2017, à la grande déception de la population. Orly-Darel NGIAMBUKULU
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