Mission accomplie !
jeudi 28 janvier 2021

Mission accomplie. Alea jacta est. La messe est dite. Chronique d'une destitution annoncée. Ce qui devait arriver arriva…Exit donc Ilunga Ilunkamba, déjà l'un des derniers de Mohicans de la kabilie à la tête d'une institution.

Pas la peine de chercher à savoir les griefs des députés à l'encontre du Premier ministre et, par ricochet, de son Gouvernement. En RDC, un Président de la république qui convoque et dirige le Conseil des ministres peut être gratifié d'une note positive et son Gouvernement déclaré "incompétent" ! A l'heure du CHAN, imaginerait-on un entraîneur porté aux nues alors que son équipe est éliminée !

Dans le passé, il y a eu des Premiers ministres, des gouverneurs de provinces qui se sont attribué des lauriers -à tort ou à raison- tout en déniant le moindre mérite au Président d'alors ! Qui a dit que la RDC avait cessé d'être un pays sui generis ?

Pas la peine non plus d'interroger la Constitution et le règlement intérieur de l'Assemblée nationale sur les tenants et les aboutissants juridiques de l'aggiornamento ou même de la révolution -qui bouffe ses propres enfants- en cours. Dans une mise à mort programmée, seule la fin justifie les moyens. Même tous les moyens. Que le Premier ministre ait été présent hier dans l'Hémicycle, cela n'aurait pas eu le moindre effet sur la sentence.

Les lectures combinées de Machiavel et des fables de La Fontaine -Le Loup et l'Agneau- permettent de comprendre mieux que n'importe quelle explication la chute du Gouvernement Ilunkamba. En même temps qu'elles aident à faire l'économie du débat juridique sur le déroulé des événements depuis le décès par euthanasie du tandem FCC-CACH.

On peut en pleurer ou s'en féliciter -c'est selon la loge -. En l'occurrence, tous ceux qui pensent chaque matin en se rasant ou en se maquillant à s'installer dans les cabinets douillets de Gombe au nom de "Ote-toi de là que je m'y mette" ont toutes les raisons de crier "victoire". Même chose pour ceux qui rêvent matin, midi et soir se maintenir aux affaires au prix de la transhumance.

Alors, puisque le vin est tiré, il ne reste plus qu'à le boire. Même si dans le palais d'Ilunkamba -qui en a bu tout au long de ses multiples séjours sous les ors de la République -, ce vin-là pourrait a un goût amer. Voire aigre. José NAWEJ